Dépassement de Soi: c’est quoi, « Impossible »?

 

Nos croyances et nos peurs sont nos pires outils de sabotage dans la réalisation de nous-même. En sensibilisant l’individu à sortir du «c’est impossible, ça ne se fait pas, je n’y crois pas, etc… », la pratique du Dépassement de Soi nous reconnecte à notre vrai Pouvoir.

« Ils ignoraient que c’était impossible, donc ils l’ont fait ». Le dépassement de soi implique d’avoir déjà contacté ses limites, et rêvé d’atteindre un objectif « impossible à réaliser ».

Si je te disais: allez hop, demain premier entraînement, dans 6 mois on va gravir le massif des Ecrins ( 5000 m). On y va ? Non ? Pourquoi ???? Haaaa? ça n’est pas dans tes capacités…  Laissons-nous un an ou deux, alors? Non plus ?? Oh j’ai oublié de te préciser: ce massif, on va le grimper à 4 pattes. Oui parfaitement, et même en rampant. Ou plutôt non, on va le grimper avec deux prothèses aux jambes et plus d’avant bras… » 

jamie andrew, ni bras ni jambes, a grimpé le Cervin
Jamie Andrews

Fou ? Je l’admets…. Pourtant certains l’ont fait. Tel Jamie Andrew, qui a réussi à grimper le mont Cervin.

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Philippe Croizon

Ou comme Philippe Croizon, qui a traversé la Manche à la nage sans bras ni jambes.

 

 

 

Ne vous méprenez pas : même si certains pensent qu’avec les sports extrêmes par exemple, on considère souvent que toucher du doigt la mort permet de goûter pleinement la vie, la plupart de ceux qui s’attaquent à l’Everest ne cherchent pas à mourir: bien au contraire, ils veulent se sentir pleinement vivants!

Oui les risques existent, ils font même partie intégrante de l’aventure. Mais ils ne deviennent pas un prétexte pour ne pas passer à l’action. « Pourquoi grimper l’Everest ? Parce qu’il est là. » explique Reinhold Messner (alpiniste mondialement renommé et aventurier au très long cours).

Dans ce cas, que cherchent toutes ces personnes qui ne se dépassent jamais ? Quel but vise à atteindre cette personne, qui soigneusement lovée dans son canapé, enchaîne les bulletins d’information télévisuels ?

Rester dans sa routine rassure. Mais la vie n’est-elle donc faite que pour se maintenir dans un confort constant ? Au risque de ne jamais évoluer….  1527074_757347504311033_7877505363072820833_n

« Si tu penses que prendre des risques c’est dangereux, attends de voir la routine, c’est mortel ! » écrivait Paolo Coelho.

Le dépassement de soi est très relié aux sports, normal ! Il faut impliquer le corps !  Comment l’esprit peut-il mener des réflexions élargies si le corps ne se trouve pas confronté à un nouveau contexte? Comment régénérer et créer des neurones si nous n’apportons pas de nouvelles images, de nouvelles sensations ni de nouveaux concepts à notre « boîte noire » interne ?

D’autant que la définition classique du dépassement de soi tourne autour de « mettre en action des forces mentales pour résoudre une difficulté vécue comme un obstacle incontournable ».

 

L’option du Coeur

Mais on peut aussi voir le dépassement de soi dans la voie du Cœur, et pas seulement dans celle du mental : se dépasser, c’est aussi contourner l’Ego pour venir donner une réponse émotionnellement authentique à une situation donnée.

Les blessures que nous portons nous conditionnent et nous limitent souvent à des réponses réflexes, données à des situations dans lesquelles on va contacter un sentiment de perte, de manque, d’isolement, de dévalorisation, de honte, etc….

L’ego va alors flamber et déclencher une « mesure de survie automatique »:ne pas perdre la face ou ne pas contacter la douleur émotionnelle, en général. Nous sommes là dans un registre purement réactionnel, et qui consiste en général à utiliser l’Autre comme poubelle émotionnelle : s’emporter, envoyer son poing dans la figure de son interlocuteur, raccrocher le téléphone au nez de son correspondant, se moquer d’autrui, continuer comme si de rien était, bouder….

L’exemple classique de ce type de situation difficile à surmonter par l’ego : un piéton qui percute un réverbère en pleine rue, sous le regard des passants hilares. Quelle est votre première réaction ?

 

Un peu de tendresse pour son Ego…

Le dépassement de Soi dans ce type de contexte consiste à rester authentique. Il relève de l’intelligence émotionnelle, c’est-à-dire d’une conscience compatissante de nos mécanismes de défenses.

Dans l’exemple du réverbère ci-dessus, la conscience compatissante voudrait par exemple que le témoin réagisse en premier lieu en s’assurant que la personne n’est pas blessée physiquement, puis si tout va bien elle pourrait par exemple se moquer gentiment de ces réverbères qui ne font pas attention aux passants sur les trottoirs .

egoQuant au piéton, qu’il accueille avec tendresse cette part de lui qui pourrait se sentir honteuse, et qu’il plaisante de son étourderie sans pour autant se dévaloriser. Non, cet incident ne fait pas de vous un imbécile ridicule qui se donne en spectacle, il fait juste de vous quelqu’un qui n’a pas fait attention à un obstacle…

En accueillant avec tendresse cette part de nous blessée, il devient plus facile de faire vivre ses valeurs, face à autrui comme avec Soi-même. Autant dans le dépassement de soi physique, on vous suggère d’ancrer en vous que « rien n’est impossible », autant en dépassement de l’ego, il devient aidant de se souvenir que « RIEN N’EST GRAVE ».

On est bien loin des exigences de performance, de compétition contre soi, de victoire et d’objectif à atteindre souvent prônées en matière de dépassement de soi. Ici, on « entre en amitié avec soi-même ».

Et si se dépasser, c’était laisser plus de place aux valeurs féminines ?

http://www.natureprofonde.com

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Dans leur clip « Renegades », le groupe X Ambassadors rend un magnifique hommage aux héros anonymes  du dépassement de Soi. A méditer…

 

EXERCICE PRATIQUE

( à réaliser avec prudence et attention, et sous votre seule responsabilité et celle de vos anges gardiens 😉 )

C’est facile, tout le monde a un mur ou une palissade chez soi ou dans le jardin ? Bien. Regardez-le. Ecoutez le vous narguer : «  Nanananana, t’arriveras jamais de ta vie à me franchir ! »

On y va : prenez votre impulsion sur vos cuisses, les chevilles détendues, l’œil qui fixe tout en haut de l’obstacle. Sentez votre corps, sentez vos muscles : et maintenant, sautez tout en tendant vos bras puissants pour agripper le sommet de la palissade !

Ouch, la chute peut faire mal oui, ça fait même partie du projet ! La chute ? Quelle chute ? Pourquoi penser tout de suite à la chute ? Pensez avant tout à vous, franchissant cet obstacle, à vuis continuant votre route de l’autre côté du mur ! Zéro limite !

Vous venez d’impliquer vos muscles, vos tendons et votre squelette mais aussi vos valeurs, votre volonté, votre « je peux y arriver si je le décide » et votre soif de continuer à apprendre et découvrir. A chaque fois que vous franchirez ce mur, souvenez-vous : félicitez-vous, vous êtes sorti de votre zone de confort, vous avez réussi !

1er non voyant à avoir franchi l'Everest
Erik Weihenmayer, premier non-voyant au sommet de l’Everest